Tapissier est un métier méconnu …. car tout le savoir-faire est caché sous le tissu. Aujourd’hui, on lève le voile sur la technique de tapissier. Découvrez les différentes étapes d’une réfection dite traditionnelle à l’aide d’un sketchnote et des explications ci-après.
Un grand merci à Akenium pour la réalisation de ces illustrations.
1. Dégarnissage
Etape préalable et pleines de surprises, le dégarnissage consiste à mettre à nue la carcasse du fauteuil. A l’aide d’un ciseau à dégarnir, d’un maillet , d’un pied de biche et/ou d’un ote-agrafe, on retire le galon ou les clous tapissiers, les semences ou les agrafes et toutes les couches qui constituent l’assise et le dossier.
2. Vérification de la carcasse
Une fois que le fût est à nu, on peut évaluer l’état général de la carcasse. Est-ce que les taquets sont en bon état ? Doit-on recoller les assemblages ? Y’a t’il de la casse à réparer impérativement ?
Les trous laissés par les semences sur les feuillures sont rebouchés avec une pâte à bois maison.
3. Sanglage
Le sanglage consiste à fixer des sangles très résistante en toile de jute au niveau de la ceinture de l’assise. Ces sangles sont tendues et entrecroisées afin d’y accueillir les étapes suivantes de la garniture.
Bien tendu, cela veut dire qu’on peut jouer au djembé !
4. Couture des ressorts
Puis on va sélectionner les ressorts en fonction de la hauteur de l’assise du siège. Leur nombre dépendra de la taille de cette assise. Ces ressorts seront cousus aux sangles.
5. Guindage des ressorts
Guinder est l’opération qui consiste à maintenir les ressorts entre eux à l’aide d’une corde en chanvre et d’un joyeux mélange de nœud de tout bord : passage simple, noeud simple, noeud plat, noeud cabestan….
Ces ressorts seront maintenus légèrement comprimés afin de vous accueillir confortablement, sans faire trampoline !
6. Pose de la toile forte
Une toile de jute dont le tissage est relativement serré sera fixée par dessus ces ressorts. Ces ressorts seront également cousus à cette toile de jute.
Le tout est solidaire !
7. Mise en crin
On utilise couramment du crin végétal fait de fibres de palmiers nains.
Tout d’abord, on réalise des lacets (boucle de ficelle) autour desquels on va enrouler le crin. La difficulté principale consiste à doser la juste quantité de crin. Trop ou pas assez, la forme finale de la garniture ne sera pas au rendez-vous. Avant de poursuivre, il est impératif de carder ce crin afin de le rendre homogène : pas de creux, pas de bosse.
8. Emballage avec une toile d’embourrure
Une fois le crin bien cardé, on l’emballe à l’aide d’une toile d’embourrure, c’est à dire une toile de jute dont le tissage est moins serré que la toile forte. Cette toile est uniquement appointée c’est à dire que les semences ne sont pas complètement enfoncées.
Pendant cette étape, on façonne le crin afin de le mettre en forme.
9. Piquage du point de fond
Les points de fond, ce sont des points de couture réalisés à l’aide d’une ficelle à piquer. Ces points de couture relient les toiles forte et d’embourrure entre elles. L’objectif est de maintenir le crin et de régler la hauteur de l’assise.
La difficulté : ne pas attraper les ressorts lors de la réalisation de ces points de fond, sinon la ficelle risque de s’user prématurément.
10. Rabattage
Cette fois-ci on va clouer le toile d’embourrure ; c’est à dire qu’on va la fixer définitivement sur le chanfrein ou la carre de la ceinture. C’est une étape qui nécessite force et précision.
11. Piquage
A l’aide d’un carrelet (aiguille courbe) et de ficelle à piquer, on sculpte le crin pour lui donner la forme définitive de la garniture.
On réalise des points perdus, points avant, points échelle, points arrière noué, lame de couteau, selon le style de la garniture.
C’est mon étape préférée, même si mes mains souffrent du frottement répété avec la ficelle.
12. Piqûre en crin animal
Ne pas confondre piquage et piqûre. La piqûre consiste à mettre du crin animal (cheval) sur la garniture avant de l’envelopper d’une toile blanche. La piqûre permet d’offrir un moelleux dans l’assise car le crin animal possède des qualités « rebondissantes » exceptionnelles.
13. Mise en blanc
On positionne une toile de coton blanche par dessus le crin animal. Cette toile doit être parfaitement tendue, comme si c’était le tissu final.
14. Couverture et finitions
Avant de poser le tissu, on ajoute une couche de ouate. Cela rajoute du confort et empêche le crin animal de traverser le tissu.
Le tissu doit être parfaitement tendu. Les finitions telles que le galon, double corde ou les clous tapissiers viendront habiller délicatement ce tissu en accord avec la pâtine du bois.
Et enfin, vient la pose du Jaconas sous le siège (toile de coton marron ou grise). On dit que la pose du Jaconas est la signature du tapissier, car l’attention portée à sa pose est le reflet de son travail.
Quand vous faites appel à un artisan tapissier, vous avez la chance d’avoir un siège unique habillé avec le tissu que vous avez sélectionné ; réalisé avec amour et dans les règles de l’art. Ce siège vous accueillera confortablement pendant des années.
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Bonjour combien de tissus est nécessaire pour rhabiller un fauteuil voltaire droit
Bonjour. Il faut prévoir environ 1,8 m de tissu en 140 cm de laize. Métrage à ajuster s’il y a des motifs à placer ou des raccords à prévoir.